Spécialisée dans la fabrication de bases à cuisiner composées de légumineuses et de céréales locales pour la restauration collective, la jeune entreprise Fayo a choisi d’implanter son propre atelier de production dans la pépinière Ma première usine du Marché-Gare à Carpentras. Soutenu par l’écosystème vauclusien et régional, la startup innove pour la transition alimentaire avec des ingrédients bio et locaux, des process de transformation doux et des valeurs environnementales fortes. Présentation avec Arthur Thuet, co-fondateur et directeur commercial de Fayo.
Quelle est la particularité de votre activité ?
Arthur Thuet : Fayo crée des ingrédients à base de légumineuses et céréales bio pour la préparation des plats élaborés par les chefs cuisiniers en restauration collective. Ce ne sont pas des produits finis prêts à l’emploi mais plutôt des ingrédients qui permettent de revisiter les grands classiques et en faire des recettes végétales à faible impact environnemental. Notre activité reflète notre ambition en faveur de la transition alimentaire et la préservation des sols, et répond aussi à la loi Egalim qui impose un repas végétarien hebdomadaire minimum en restauration collective.
L’agriculture durable est un élément fort de notre activité. Nous travaillons avec de petites coopératives agricoles qui utilisent le bio régénératif, et notamment la culture des légumineuses pour fertiliser les sols. Nous sommes un débouché pour ces cultures et contribuons en même temps à redynamiser la filière des légumineuses redevenue aujourd’hui un enjeu national pour réduire l’impact environnemental de l’assiette et répondre à la demande de diversification des sources protéinées par le végétal de la loi Egalim.
Le local est le 3e sujet important pour nous et nous amène à créer des ingrédients par territoire, en déclinant des gammes locales correspondant aux terres et habitudes culinaires locales.
A ce jour, 2 gammes existent : Sud Est (pour les légumineuses et céréales issues de Provence et Occitanie) et Nord Ouest.
4e point, nous montrons qu’il est possible de créer des produits pratiques à utiliser sans recourir à l’ultra-transformation. Beaucoup de produits des catalogues végétariens en sont aujourd’hui issus, ce qui les éloigne fatalement de la matière première et de sa qualité nutritionnelle.
Fayo n’intègre aucune trace d’ultra-transformation. La liste de nos ingrédients est très courte et le process de transformation doux. Nous avons travaillé notre procédé de transformation afin de pouvoir produire de gros volumes tout en conservant une fabrication artisanale. A ce titre, nous affichons sur nos produits l’allégation Ingrédients Simples de l’agence Goum qui distingue les produits proches du fait-maison.


Quelle stratégie en Vaucluse ?
Le siège de notre société est à Marseille, et jusqu’ici, nous externalisions la production avec un sous-traitant limitrophe du Vaucluse. Aujourd’hui, nous avons choisi d’internaliser la production sur le site de ma 1ère usine et c’est dans le cadre de ce projet structurant que nous avons levé des fonds auprès de Jeriko, le réseau d’investisseurs de référence en agroalimentaire responsable. Nous avons été conquis par le super programme de Ma première usine et les points forts du département pour notre activité. Le Vaucluse est vraiment une terre d’accueil pour les entreprises et startups à vocation industrielle comme nous. Il compte un écosystème agroalimentaire assez impressionnant, et il est très bien positionné par rapport à notre siège social et nos clients du quart Sud Est. La logistique y est aisée et moins chère que dans d’autres départements.
Ce 1er atelier de production qui verra le jour dans les locaux proposés par Ma première Usine sera opérationnel au mois d’octobre. C’est un grand pas car il s’agit aussi d’un atelier pilote sur lequel seront modelés tous les suivants que nous comptons ouvrir dans différentes régions de France.
Notre stratégie à terme est d’être en mesure d’offrir du local à l’échelle de toute la France.
Pour cela, le Vaucluse est le meilleur point de départ au déploiement de notre activité !
Comment Ma 1ère Usine et VPA vous ont accompagnés ?
VPA nous a aidés à rechercher un site d’implantation, nous a accompagnés sur la phase de candidature, de pré-installation de l’atelier et sur la mise en réseau avec la Région Sud, le Département de Vaucluse et plusieurs financeurs pour la recherche de dette ou subvention en lien avec la réindustrialisation ou la production d’aliments écologiques. Ma Première Usine nous a également guidés dès le début et nous épaule maintenant tout au long de la phase d’équipement. La pépinière est très enthousiaste à l’idée de nous accueillir et nous sommes ravis de franchir cette étape, entourés de cet écosystème !
Côté recrutements :
Nous avons d’ores et déjà ouvert des postes sur des sujets commerciaux et industriels.
En 2028, l’atelier du Sud emploiera 8 personnes en production et une quinzaine de personnes sur des fonctions supports.

3 questions à Annie Villafranca, Chargée de gestion et de développement du marché-gare (CoVe)
Que trouvent les entreprises au marché-gare de Carpentras ?
Annie Villafranca : Suite à sa requalification, le site du Marché-Gare abrite un ensemble de structures et de locaux propices au développement des startups. Il compte ainsi 2 pépinières : Ma première usine (5 ateliers équipés et dédiés à la production agroalimentaire et cosmétique) et Mon premier bureau (locaux tertiaires), offrant chacune un lieu où les entreprises sont accompagnées dans le lancement ou le 1er développement de leur projet avant de prendre leur envol au terme de la convention de 3 ans. Depuis son ouverture, plusieurs ont été accueillies grâce à VPA, notamment Dozett, Novantic Cosmetics et maintenant Fayo !
Comment abordez-vous l’arrivée de Fayo ?
Nous sommes ravis d’accueillir cette nouvelle entreprise qui est en phase de développement. On est là pour ça et pour la soutenir. C’est la raison d’être de la pépinière. Sa candidature était tout à fait cohérente avec notre positionnement : c’est une entreprise innovante, qui travaille déjà dans une dynamique de filière, une approche circuits courts et des engagements RSE dès sa création.
Au-delà, elle est en phase avec le cœur du projet alimentaire territorial porté par le Parc naturel régional du Mont-Ventoux qui a identifié le développement des filières céréales et légumineuses comme objectif du projet de résilience agricole qu’il anime. C’est une équipe de jeunes motivés qui a su mobiliser des compétences complémentaires et penser une activité prometteuse.
Quelles sont les prochaines nouveautés ?
Mi-juin, nous lançons le chantier pour la création d’un 6e atelier dans Ma première usine.
Et au mois de septembre, nous accueillerons un afterwork organisé par VPA afin de faire connaître le site et ses évolutions.
